Le réseau des Organisations de Promotion de la Liberté d’Expression (AFEX) dénonce la brutalité des forces de sécurité du Cameroun contre des civils non armés qui ont tuées 12 personnes et blessées de nombreuses personnes dans les régions anglophones du Cameroun. AFEX dénonce également la décision du gouvernement de bloquer d’accès à Internet pour la deuxième fois cette année à cause des manifestations.
Selon les sources d’AFEX au Cameroun, les agents de sécurité ont tiré en balles réelles et jetés des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui se sont rassemblés dans différentes régions des deux régions pour commémorer le 56e anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Cameroun anglophone le 1er octobre 2017. Au total, 12 personnes ont été tuées en laissant plusieurs autres blessés dans les deux régions.
On a également signalé des arrestations arbitraires de manifestants et une forte présence de sécurité dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays.
Avant les manifestations, il y avait des rapports faisant état de forte présence militaire dans les régions du Cameroun au nord-ouest et au sud-ouest avant la commémoration de l’indépendance.
En outre, le gouvernement a ordonné la fermeture de la frontière du Cameroun avec le Nigeria au cours du week-end, ce qui limite la liberté de mouvement des personnes. Tout rassemblement de plus de quatre personnes a été interdit et le mouvement entre différentes parties de la région a été interdit.
Pendant ce temps, il y a eu des rapports de blocage d’accès à l’Internet dans le Cameroun anglophone et la perturbation de certaines plateformes de réseaux sociaux dans les régions francophones du pays suite aux troubles.
AFEX est consternée du fait que le gouvernement camerounais puisse recourir à nouveau au blocage d’accès à l’Internet à peine six mois après qu’il ait été obligé de mettre fin à la coupure de 93 jours qui a été largement condamnée et constituant une violation flagrante de la liberté d’expression et des droits d’accès à l’information au peuple anglophone. Il est inimaginable que le gouvernement du Cameroun plonge le Cameroun dans un autre blocage d’Internet lorsque le pays ne se sait pas récupéré le lourd coût social et économique de l’arrêt précédent.
Le gouvernement n’a pas fait de communication officielle concernant les troubles. Cependant, le président Paul Biya a qualifié les actes de violence de déplorables “indépendamment de leur source et de leurs auteurs”, sur son compte Facebook officiel. Il a également reconnu la nécessité de respecter les droits de liberté d’expression dans les régions concernées.
“Considérons qu’il n’est pas interdit d’exprimer des préoccupations dans la République. D’autre part, rien de grand ne peut être construit dans l’escalade verbale, la violence dans la rue et le défi à l’autorité », on pouvait lire sur la page Facebook.
Néanmoins, nous exhortons le Président Paul Biya à ordonner aux agents de sécurité de cesser d’utiliser les armes létales contre des civils inoffensifs. Nous demandons également des enquêtes approfondies sur les meurtres déclarés et d’autres violations pour réparation rapide. Le gouvernement camerounais doit assumer sa responsabilité d’assurer le respect de la liberté d’expression, d’association et d’autres droits fondamentaux dans les deux régions.
Les troubles dans les deux régions anglophones durent depuis onze mois, la population anglophone s’agite contre leur marginalisation occasionné par le gouvernement.
Pour plus d’informations sur cette déclaration ou AFEX, veuillez contacter Felicia Anthonio info{@}africafex.org, ou visitez le site Web AFEX à www.africafex.org.